


La Balançoire
Tu m’attaques et tu me prends
De front
Toujours là où je ne m’y attends pas
C’était pourtant fini…
Impossible de parer
Attrapée, tenue ferme…
Foudroyante
Culbutée sous le buisson
Je me défends
L’étreinte se resserre
Je ne vois plus le ciel rose de la fin de journée
Le son du swing régulier de la balançoire échoue sur mon tympan, lointain…
Me soumettre
Tracer la douleur dans ma chair à vif
Hurlement
Que l’on m’ouvre la poitrine en grand pour extirper le monstre
Ma respiration est lasse
Je me mets à mordre
A bouche pleine de dépit, de rancœur et d’amour perdu
La tourmente bat son plein quand soudain je me rends
Ereintée j’abdique enfin
Un filet de soleil se fraye un passage et me réchauffe
La petite fille sur la balançoire compte à voix haute, fière de son vert savoir.
Sophie Laizé-Lurcel