



QUOI DE MOI DANS L'EXISTENCE ?
Je suis née,
et je sais qu'un jour je vais mourir.
Entre deux, qu'ai-je à vivre?
Survivre, en quémandant, comme cela est aujourd'hui, un travail alimentaire et d’agrément?
Où me rendre responsable de mon devenir et Exister?
La puissance du "on dit" véhiculée par la télévision détermine notre pensée et nos choix.
"On dit" décide pour moi, et j’obtempère en toute liberté. Ce que Roland Gori appelle la "servitude volontaire".
Et au bout du compte, cette société qui se veut démocratique est sournoisement l'une des plus tyrannique qui soit sur le plan des libertés individuelles. Les "open space" en sont une manifestation parmi d'autres. Big Brother, est derrière chaque œil, chacun est à la fois celui qui est surveillé et celui qui surveille, la victime et l'acteur de la pression tyrannique.
Gare à qui ne rentre pas dans LE moule! Et ce dès l'école.
Avons-nous perdu notre singularité ?
Sommes-nous devenus un produit normalisé, consommable, jetable après usage ?
Est-ce là notre ambition, notre destinée ?
Pour ma part je m'y refuse.
J'ai d'autre projets pour moi, pour ceux qui m'entourent, et d'une manière humaniste, pour l'avenir de l'humanité.
Créer, ce n'est pas uniquement devenir artiste. La création est ou devrait être une manifestation de nos actes quotidiens.
Créer a toujours été considéré comme un acte subversif. En effet,
"Quand je crée, je me créée, et ainsi nous recréons le monde."
Mais est-ce simple de créer lorsque nous avons appris à réprimer nos élans créateurs depuis le plus jeune âge?
"je ne sais pas dessiner, ....je ne sais pas....." Il n'y a pourtant pas de "savoir" quant à créer, il est à faire, à expérimenter, et ce "je ne sais pas" est révélateur de peurs.
Peur d'une mise en échec ? Peur du jugement ? Que se passera-t-il si je me révèle aux autres ?
C'est ainsi que "La création est une victoire sur la peur. C'est notre vraie destinée" (Francis Ford Coppola).
Il y a donc nécessité d'un accompagnement à la création comme pour un accouchement.
Redonner confiance, panser les plaies béantes occasionnées par la répression de ce "on" collectif.
Avec toute l'humilité que cela demande, cet accompagnement à Être par la création est la tâche que se donnent les art-thérapeutes formés à "l'art transformationnel".
C'est un accompagnement d’âme à âme, à travers l’œuvre, sur un chemin unique et singulier.
Rosario ORENES-MOULIN