



FFAT 2011
Le colloque de la FFAT nous a réunis ces 19 et 20 mars derniers.
L'ambiance générale m'a semblée s'orienter vers une volonté de fédérer, de créer une unité professionnelle, sans nier les différences ou spécificités de nos pratiques.
Créer ce regroupement est nécessaire. Intelligent et cohérent, il sera certainement la meilleure arme pour avancer dans nos actions gouvernementales.
Plus spécifiquement aux liens théorico-cliniques, thème du week-end, un esprit commun reliait les interventions.
Peut-être celle de Rosario Orenes-moulin, a-t-elle coloré l'atmosphère et ouvert les esprits...
Dans toute la diversité des sujets proposés, j'ai entendu un message centré sur le temps de la rencontre avec les personnes accueillies dans nos espaces de création.
Évidement, réflexions et théorisations sont obligatoires. Elles sont les garants de la qualité de notre accompagnement. Soutien à la thérapeutique, elles sont aussi le reflet des interrogations qui nous font progresser. C'est notre vigilance qui se doit d'être en alerte pour éviter d'enfermer nos patients dans des tiroirs de psychopathologies.
Après le « on ne sait pas » d'Henry Bauchau dans l'enfant bleu, on pouvait entendre « on ne sait rien », ou plutôt, oublions !
Oublions nos savoirs pour revenir à l'humain et accueillir ces Êtres et leurs demandes.
Humanisme, existentialisme et humilité sont revenus plusieurs fois dans les discours.
L'accent fut mis sur la présence du thérapeute, sa possibilité d'entrer dans le monde de l'autre.
Il semble que la nécessité artistique et universitaire, autant dire le savoir-faire, puisse être mise en retrait au profit du Savoir-Être.
Propos devenus évidents pour les membres du MAT que nous sommes, mais que je ne me souviens pas d'avoir entendu aussi clairement dit dans une telle assemblée.
Par les propositions de pratiques faites pendant ces week-end d'échanges, j'ai pu faire l'expérience de présenter, en grand groupe, un outil que j'utilise dans ma pratique.
Dans une orientation psychocorporelle, je fais intervenir le mannequin de bois comme intermédiaire à l'exploration de notre propre corps et de ses sensations.
Plaisir à faire découvrir, richesse des retours d'autres professionnels font partie des bénéfices de cette participation. Elle est venue aussi confirmer que l'expérience créatrice, d'autant plus celle centrée exclusivement sur le corps, est antérieure à la théorie.
Comme a pu le relever une des participantes, le corps crée la pensée.
Échanges, discussions, rencontres sont les buts de ce genre de regroupement. L'enrichissement reçu est un juste retour sur investissement ; alors continuons à nous mobiliser et à faire valoir nos potentiels et la valeur de notre enseignement. Ca bouge !
Céline JEANDENANT