



EPHEMERE
Le cœur ailé bat au rythme de la terre qui lui a donné vie
Il s’est posé sur le bout de mon doigt, lui si fragile, léger, agile
Comme un battement de cil que rien ne retient.
FONTAINE
L’onde murmure et coule entre les rochers plats.
Elle glisse, ponce, et trace sa route rien ne l’arrête.
Le creux, la courbe, dévie pour un instant le flux têtu,
forme un dessin transparent se répercute en écho.
Ça claque à la surface,
La brindille chavire et réapparait plus loin.
TRANSITION
Oser la pensée, oser le jet rouge de couleur violente
Cri coincé entre les omoplates qui tord et vrille et hurle
Pestiféré, refoulé, nié
Il s’arc-boute et se crache de lui-même
Sortir, sortir
La gorge se noue, le ventre se tord, le sexe étouffe
Ruer, apostropher le monde jusqu’à en vivre de se laisser mourir
LA PROIE
Bruit frôlé des ailes de chauve-souris aux aboies
Elle se cogne, perdue aigue dans ses signaux inaudibles
L’insecte s’affole
Trop tard